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Un appui supposé sur la ligne intérieure du couloir lors du 400 m en 2016 – dont il affirme qu’il n’existe « aucune image » –, une blessure la même année en demi-finales du 100 m, qui ruine ce qui devait être « une formalité », et le lien qui glisse du poignet de son guide à 45 cm de la ligne alors qu’il cavalait en tête de sa série du 400 m en 2021.
Toutes ses mésaventures sont arrivées à Timothée Adolphe lors des Jeux paralympiques. « Pendant un moment, le “Guépard blanc” [le surnom donné par son ex-coach burundais Arthémon Hatungimana] s’est transformé en chat noir », plaisantait-il, mi-août.
Aux Jeux de Paris 2024, le sprinteur français n’avait qu’un but : briser la malédiction en remportant enfin une première médaille d’or. Une quête qui l’obsède. En 2019, ce rappeur amateur l’avait chanté dans son morceau Olympe : « Mon rêve n’est pas mort, décrocher l’or. J’effacerai mes chutes en mettant la gomme. »
Cinq ans plus tard, Timothée Adolphe, 34 ans, sextuple champion d’Europe et champion du monde 2019, n’a toujours pas ajouté à son palmarès le titre qui couronnerait son incroyable carrière. Au Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), dimanche 1er septembre, il se présentait pourtant en grand favori du tour de piste de la catégorie T11 pour les déficients visuels, dont il avait dominé les séries et les demi-finales.
Mais, alors que son guide Jeffrey Lami et lui filaient enfin vers un sacre tant attendu, le concurrent vénézuélien Enderson German Santos Gonzalez est passé devant, sur le fil, battant son record personnel pour gâcher la fête du Français (50 s 58 contre 50 s 75 pour le Tricolore).
« C’est beaucoup de déception et de frustration. On ne produit pas la course qu’on voulait. J’ai été le maillon faible du binôme, a réagi Timothée Adolphe. On avait annoncé qu’on visait l’or. On voulait être à la hauteur du public. »
La soirée a pris une drôle de tournure quand le podium a été décalé à lundi, à la suite d’une réclamation posée par le clan français, pour un tractage de son athlète par le guide vénézuélien. Elle a été refusée, tout comme l’appel, par les commissaires de course. A vrai dire, le principal intéressé n’en voulait pas lui-même : « On sait qu’une disqualification est traumatisante, on ne leur souhaite pas. »
Les rêves de titre ne sont pas encore finis, puisque jeudi 5 septembre il devrait disposer d’une autre chance en finale du 100 m. Une épreuve dont il est vice-champion en titre et où il fait également figure de favori avec le meilleur temps des engagés en 2024, 11 s 5.
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